Affiche du film Tout pour être heureux

Avez-vous déjà pensé d’une personne qu’« Elle avait tout pour être heureuse » ?

Beau gosse, intelligent, d’un milieu privilégié… mon frère Cédric avait a priori tout pour être heureux. Et pourtant à l’adolescence, il a basculé dans l’addiction aux stupéfiants et à l’alcool.

Des années plus tard, j’ai réalisé que j’appréhendais de revivre avec ma fille ce que mes parents et moi avions connu avec Cédric. Ma fille n’avait alors pourtant que dix ans…

J’ai souhaité comprendre comment mieux sensibiliser et protéger ma fille. Comment la rendre responsable sans tomber dans le pathos et / ou la culpabilisation ?

Un film documentaire centré sur la famille

Les discours servis aux jeunes publics sur les drogues sont souvent culpabilisants ou visent à faire peur. Les films font généralement la part belle aux consommateurs ou « anciens » addicts.

Mon histoire personnelle m’a conduit à voir les choses sous un angle différent.

Pour sortir des sentiers battus, je suis allé à la rencontre des sœurs et frères des personnes dépendantes. Des fratries que l’on n’entend rarement et qui sont pourtant souvent des confidents privilégiés. Une démarche uniquement centrée sur la famille et non sur les consommateurs.

Mais avant de réaliser mon angoisse et d’aller rencontrer ces fratries en 2019-2020, la route a été longue…

Quand la réalité dépasse la fiction

En janvier 2012, je me suis d’abord lancé dans la co-écriture d’une fiction long-métrage inspirée de mon histoire familiale : l’addiction de mon frère d’un côté et ma cécité de l’autre.

Après une version aboutie du scénario en 2014, j’obtenais comme principale objection : « L’histoire d’un toxico et d’un aveugle, ça fait trop. » Mêmes sons de cloche chez de « grands » éditeurs pour un projet de livre…

Comme me le dira plus tard un réalisateur : « La réalité dépasse parfois la fiction. »

Notre histoire familiale me semblaient pourtant offrir un parallèle intéressant : situation soi-disant « choisie » d’un côté et situation « subie » de l’autre. Une manière d’inviter à s’interroger sur ce qui se cache derrière l’addiction et de ne plus voir le « toxicomane » comme un délinquant.

Peu importe…

J’ai rebondi par mes propres moyens avec un format documentaire qui donne la parole à celles et ceux que l’on entend rarement : les sœurs et les frères.

Là encore un regard décalé pour changer enfin de perception sur l’addiction.

Et si c’était le bon moment pour cette approche ?

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