Jérôme Adam à la Course Colorée de Châlons-en-Champagne entouré de superman et d’un lapin rose

« Durant mon expérience d’entrepreneur, j’ai été frappé de voir à quel point les personnes issues de l’université, titulaires d’un BTS, autodidactes ou autres sont complexées face a celles et ceux qui sortent de ce que l’on appelle dans notre pays « les « grandes écoles ». J’ai été surpris de constater à quel point, dans la conscience ou l’inconscience collective, une frontière est mise entre diplômé(e)s d’une « grande école » et les autres. Je l’avais certes déjà ressenti durant mes études, mais je n’avais pas imaginé que cela puisse prendre une telle proportion. La France semble fonctionner comme une machine à créer des frustrés entre d’un côté celles et ceux qui ne se remettent pas d’avoir loupé les concours de « grandes écoles », et de l’autre celles et ceux qui ont du potentiel mais ne parviennent pas à l’exprimer car ils se heurtent à trop de barrières. Pourtant, il faut réussir à démystifier les titres ou diplômes de tous genres et privilégier les idées, la personne. » C’est ce que j’écrivais en 2006 dans un livre co-écrit avec Patrick Blanchet.
Aujourd’hui, je persiste. L’accumulation de connaissances n’est pas la garantie d’une grande culture (culture du terrain, de l’entreprise, de l’économie, du travail en équipe…). Encore trop souvent durant les études, on gave les étudiants de théorie. On demande des mémoires, des rapports de stage, des thèses, on écrit beaucoup mais on se soucie peu de l’application pratique des théories que l’étudiant développe. Résultat : nous focalisons beaucoup sur les savoirs théoriques, trop peu sur le savoir-être et le savoir-faire. La masse de connaissances et la capacité à les débiter dans un discours bluffant sont souvent vus comme les signes d’un être « brillant ». Mais quid de son esprit d’ouverture, de sa qualité d’écoute, de son discernement, de sa capacité d’adaptation ?

Le week-end dernier, en constatant le succès rencontré par la 4C (Course Colorée de Chalons en Champagne), j’ai éprouvé une grande joie. J’étais vraiment ravi pour les organisateurs et plus particulièrement pour Laurent Duclos qui a initié puis porté le projet. J’ai même exulté dans le coin VIP des partenaires. Coupe de champagne à la main, j’ai entonné un chant pour le féliciter et ai invité mon équipe à me suivre. Je ne suis sans doute pas passé inaperçu, certains trouvant peut-être cette manifestation joyeuse déplacée, mais je m’en foutais littéralement. Pourquoi une telle jouissance intérieure et un tel enthousiasme ?
Parce que depuis 2014 je soutiens et suis avec attention les projets de Laurent, responsable du sport universitaire de la région. A l’époque, il avait organisé à Reims un premier événement -la rencontre internationale universitaire de football France-Grande Bretagne- et dans son courrier de remerciements adressé aux partenaires, il nous avait indiqué :
« Votre geste est d’autant plus admirable que vous avez été peu nombreux tant partenaires institutionnels que privés à nous faire confiance dans l’organisation de cette manifestation majeure qui constitue une étape fondamentale dans le développement de notre structure… »
C’est vrai qu’en 2014, nous avions été peu nombreux à voir en lui une personne capable de fédérer des compétences et d’organiser un événement d’ampleur. Trop peu d’éléments plaidaient en sa faveur : expérience événementielle quasi absente, réseau limité, story telling loin des récits incroyables (et souvent sans lendemain… Mais pour permettre à un talent de s’exprimer, il faut aussi se projeter et prendre en compte sa capacité d’évolution et celle des situations. Aujourd’hui, nul doute que des partenaires « suiveurs », désormais rassurés, ne manqueront pas de soutenir Laurent pour ses projets à venir.

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