Coralie Bajot et Jérôme Adam avec l’équipe du Reims Métropole Futsal

Retour d’expérience avec la coach Coralie Bajot.

Après avoir animé une conférence sur la performance et l’esprit d’équipe auprès du staff et des joueurs du Reims Métropole Futsal (RMF), j’ai retrouvé l’ensemble de l’équipe avec la coach mental Coralie Bajot.

Au programme :

  • Se projeter sur la nouvelle saison et en définir les objectifs.
  • Dégager les actions à mettre en place pour atteindre ces objectifs.
  • Formaliser les engagements individuels et collectifs.

Des problématiques proches de celles de la vie en entreprise…

Coralie Bajot, coach mental auprès de managers en entreprise et de sportifs de haut niveau, revient dans cet entretien sur le mental comme levier de performance.

JA : En quoi le mental se distingue-t-il des autres leviers de la performance ?

CB : Le mental est un des leviers de la performance qu’il est nécessaire de travailler autant que les autres leviers : la stratégie, la technique, le collectif et le physique.

Mais aucun de ces leviers si bon soit-il ne peut nous sauver d’un état émotionnel inadapté.

Une émotion mal gérée va avoir un impact sur notre réflexion et sur notre façon d’agir. C’est le célèbre exemple de Zidane et de son « coup de boule » en finale de la coupe du monde 2006. En entreprise, ça peut être le cas d’un manager qui, agacé, humilie un collaborateur devant ses collègues durant une réunion.

Il est important de reconnaître ses émotions et d’apprendre à les gérer tout simplement parce que ça fait partie de l’être humain.

Le mental, c’est en résumé :

  • Développer ses qualités mentales tels que le courage, la concentration, la confiance, la lucidité…
  • Gérer ses émotions
  • Développer ses compétences relationnelles : c’est-à-dire bien se connaître pour bien se gérer, tout autant que connaître les autres pour une bonne gestion des relations au sein du groupe.

JA : Est-il si facile pour les personnes d’exprimer leurs émotions (peur, dégoût, colère…) quand elles sont hantées par la performance ? Comment les aider à exprimer leurs émotions ?

CB : Mon rôle en tant que coach mental est d’accompagner des personnes pour développer leur performance et avoir des résultats.

Pour cela, je crée un espace de parole dédié dans lequel les personnes vont s’autoriser à exprimer leurs émotions, leurs idées, leur questionnement. Elles vont pouvoir le faire car je pose un cadre avec des règles de vie communes, définies avec le groupe. Ces règles de vie varient d’un groupe à l’autre. Une règle peut être simple du type : « oser se dire les choses ».

Même dans certains sports réputés viriles tel le rugby ou auprès de dirigeants a priori «forte tête », une émotion comme la peur peut ressortir.

Naturellement, quelles que soient les règles, la confidentialité est un élément avec lequel personne ne peut transiger. Pour paraphraser une règle de vie des sportifs, « Ce qui est dit dans le vestiaire reste dans le vestiaire. »

JA : Avant de parler objectif avec tes publics, tu invites chaque personne du groupe à exprimer ses motivations individuelles devant les autres. Pourquoi est-ce si important selon toi ?

CB : La connaissance de soi et des autres est essentielle dans la vie d’un groupe.

Pour que l’entraîneur ou le manager apprenne à connaître les membres de son équipe, il doit d’abord savoir ce qui les motive.

Ce questionnement permet dans le même temps aux membres du groupe d’apprendre à se connaître, de voir leurs différences.

Avoir conscience des motivations de chacun permet d’éviter de chercher à imposer ses vues aux autres et de les juger. C’est accepter l’idée que nous sommes tous différents.

Une condition importante pour respecter les attentes de chacun et commencer à partager un objectif, à regarder dans la même direction, à apporter sa pierre à l’édifice.

En somme, pour partager un objectif, nul besoin d’être motivé pour les mêmes raisons.

Ensuite, au-delà de la motivation individuelle, ce qui va créer la motivation collective, c’est la définition par le groupe d’objectifs communs.

JA : Que peux-tu nous dire sur le mental dans la fixation des objectifs ?

CB : Je suis là pour faire émerger du collectif les idées et accompagner les personnes afin qu’elles se mettent d’accord sur un ou plusieurs objectifs.

Bien sûr l’entraîneur ou le manager est présent, mais ce sont les membres de l’équipe qui travaillent sur l’objectif commun, qui doivent verbaliser un objectif commun avec lui.

Ce sera ensuite à l’entraîneur ou le manager de fixer les sous-objectifs (nombre de points à la trêve, résultats trimestriels…).

Mentalement, le cerveau ne comprend pas la négation. Si je vous dis « Ne pensez pas à un lapin rose », vous allez penser à un lapin rose. L’objectif doit donc être un verbe d’action formulé de manière positive.

Il est également important que les objectifs soient écrits car le cerveau va enregistrer ce qu’il voit. Les objectifs seront ainsi affichés et rappelés dans le vestiaire dans le cas d’une équipe sportive.

Bien sûr, un objectif doit être précis, fixé dans le temps et mesurable (quitte à être révisé). « Se maintenir en division 2 » n’est pas un objectif car on peut se maintenir en étant dans les premiers ou à la fin du classement.

JA : Tu insistes sur la définition des engagements individuels et collectifs en plus de la fixation des objectifs…

CB : On ne peut pas définir des objectifs sans un plan d’actions concrètes avec des engagements individuels et collectifs.

Formuler un engagement individuel devant tout le groupe est un acte très fort.

Par exemple, « en cas de conflit, je m’engage à aller voir la personne concernée pour lui faire part de mon désaccord. » Aller voir la personne plutôt que de lui envoyer un e-mail ou un texto est un engagement fort.

Ces engagements feront la différence dans la réussite de la vie en groupe et dans les chances d’atteindre les objectifs fixés.

Et qu’en pense le Reims Métropole Futsal ?

Voici le commentaire de l’entraîneur, Stéphane Le, laissé sur ce site (onglet « Témoignages ») :

« Grâce à vous on prend conscience de l’importance de la préparation mentale de l’équipe. Nous avons ce qu’il faut maintenant pour construire un groupe solidaire pour atteindre nos objectifs.

Bien sûr je pense que tout cela sera à approfondir dans le futur mais nous allons tout mettre en œuvre pour que cela devienne un point fort du groupe.

Une première avec une sortie en tandems, idée de Jérôme afin de travailler la complémentarité entre binôme, la communication et la confiance en son coéquipier.

Encore merci c’était génial. »

Voir la vidéo de la sortie en tandems des joueurs du RMF, les yeux bandés

Connaître les réactions des joueurs après ma conférence

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